J’ai réalisé ce trip en australie de l’ouest il y a quelques années, sans savoir que j’allais faire un blog pour les surfeuses. J’avais un niveau de surf intermédiaire. J’espère que ce récit de voyage vous inspirera et vous donnera envie d’aller toucher des Kangourous…et surtout de vous jeter dans le creux!
Nous partons pour 7 semaines en australie de l’ouest, l’état le plus sauvage et le plus riche de l’Australie où les spots de surf sont isolés, parfaits et somptueux…un peu « sharky » : le requin est la seule ombre à la carte postale paradisiaque de ce pays « zoo ».
NOTRE ITINERAIRE
Arrivée à PERTH
Nous restons quelques jours à Perth ( Scabourough beach) chez le meilleur ami de Nico. Il vit en Australie depuis presque 10 ans, s’octroyant son droit de résidence entre les différents visas : étudiant, Working holidays visa, visa travail et les nombreux allers-retours dans les pays avoisinants pour obtenir à chaque fois les 3 mois de visa touriste autorisés. Après 7 ans à Sydney, il choisit de tenter sa chance à Perth ( capitale de l’australie de l’ouest) où grâce à ses compétences qu’il a acquises en France lors de ces études dans le polymère il a réussi à force de motivation surhumaine à se faire sponsoriser par une entreprise dans laquelle il a obtenu un bon poste. Cela lui a permis de trouver un job pour sa nana, française aussi, dans la même boîte.
Le premier soir, ils nous ont amené dans un bar fréquenté par les Kangourous : notre première rencontre avec ce marsupiaux fût un combat interminable juste sous nos nez
Rodness island
Nous en profitons pour aller tenter notre premier surf sur l’île de Rodness à quelques miles au large de Perth…: 11km de vélo sur cette île sauvage avec la planche sur l’épaule : plutôt épuisant et un peu décevant face à nos attentes des vagues australiennes.
Lancelin
Le lendemain, nous partons avec nos amis tenter notre chance à Lancelin, à 1h30 au nord de Perth. Le surf fût encore plus décevant mais la plage nous a ébahi grâce à son originale beauté blanche.
Après Perth, son centre ville , ses plages, ses bars concert et son surf moyen nous prenons un avion pour Exmouth.
Exmouth
C’est là bas que nous avons réservé un van Wicked à l’effigie de Jimi Hendrix : c’est pas la classe ??? Nous devons le ramener dans 40 jours à Perth.
Nous sommes restés aux alentours de Exmouth, une ville au nord de l’australie de l’ouest une dizaine de jours dans le Cape Range National Park : un paradis pour le surf, le snorkelling et les Kangourous !!!
On est prof, donc nous ne pouvons voyager que pendant les vacances scolaires : l’avantage de voyager hors saison en Australie (ou ailleurs) c’est que l’on est souvent tous seuls ! Même si l’eau n’est pas aussi claire qu’en été, on peut en profiter avec cette impression de totale liberté ( parfois c’est un peu flippant quand t’es seul au large en snorkelling et qu’il y a du courant et des requins)et l’illusion de vivre quelque chose d’extraordinaire !
Nous reprenons la route pour 10 heures de voyage à travers l’Australie de l’ouest :
ON THE ROAD
les heures passent et on voudrait que le chemin ne s’arrête jamais.
Sur cette longue route d’Australie de l’ouest, nous avions un passe temps. On comptais le nombre de kangourous que nous voyons au bord de la route. Puis celui des kangourous morts écrasés par les Roads trains : ces fameux énormes camions qui ont jusqu’à 4 immenses remorques qui remplacent les trains commerciaux de chez nous. Ils défoncent tous les buffles et kangourous qui traversent leur passage. Nous sommes arrivés à la moyenne de 1 kangourou ( mort ou vivant) chaque 5OO mètres !!
Attention, il n’y a qu’une station service chaque 400 km : c’est donc le passage obligé de chaque voyageur où nous croisons des bandes de bikers en Harley Davidson, des fermiers des environs et les chauffeurs de ces fameux mastodontes
Arrivé à notre deuxième paradis :
Karijini National Park.
Ici on est dans les terres, pas de surf prévu mais 5 jours de randonnées mi aquatique mi escaladées dans des décors à couper le souffle. Nous sommes perdus au centre de la terre avec sa roche aux différents ocres, ses eaux bleues émeraude et ce vert, couleur bush, que je n’ai connu que la bas.
On part, excités, sans guide, sans corde, on suit notre instinct ( on a quand même une carte je vous rassure). Il y a tout ce que j’aime : des canyons étroits, de l’eau claire et fraîche, on crapahute en se hissant, glissant, escaladant…l’aventure !!!
Nous reprenons la route pour notre 3ème paradis :
Carnavon
Il a fallu faire des courses pour les 15 jours à venir car nous partons pour un spot isolé à 3 heures de voiture sur une gravel road. Nous savons que si nous avons un problème avec le van, ça sera pour notre pomme : il n’est assuré que sur les routes goudronnées…
Nous prenons à bloc d’eau, de pâtes chinoises, de fromage, de choux blanc qui nous servira de légume, d’œuf, de bacon, de pain de mie et de gaz. Dans les supermarchés nous croisons les premiers aborigènes. C’est étrange, ils ont un faciès si différent ! On les croirait sortis de l’imagination d’un dessinateur qui aurait exagéré leurs traits. Mais ils sont beaux, uniques, mystérieux.
Nous arrivons donc à ce spot de classe mondiale, excités de vivre 15 jours perdus dans le bush dans une sorte de camping sans eau ni électricité.
Mes vagues:
Même si la plupart des rouleaux étaient atrocement et magnifiquement tubulaires, on pouvait attendre un peu plus loin sur l’épaule les vagues les plus petites ou celles qui ont enfermé le surfeur de l’inside. La vue de ces vagues de magazine dans l’eau est un spectacle à couper le souffle: pas besoin d’en prendre beaucoup puisque l’adrénaline de voir le tube sous nos yeux est émotionnellement très intense.
La zone de camping appartient à une famille d’australiens. Ils vivent isolés de « babylon » et leurs enfants ( dont 4 jeunes filles blondes surfeuses) suivent leur scolarité par radio: ils appellent ça » school by the air ».
Le camping n’offraient aucune commodité ( à part les toilettes sèches) et nous coûtaient 8 dollars par nuit. C’était hyper sauvage et magique.
Un matin, nous nous réveillons face à face avec ce gentil Red Kangaroo: No way!!!
Nico me dit : « Ne t’inquiète pas, y’a pas de requin ici, enfin, pas d’attaque mortelle, enfin.., à 50km plus haut, sur l’autre spot, oui, mais ici…y’a trop de poissons, z’ont pas besoin de s’attaquer à l’homme. »
Les journées étaient rythmées par le passage régulier non loin du line up, de baleines et de dauphins…mais non !!! Y’a pas de requin…
Un après-midi, des touristes australiens ont eu la merveilleuse idée de jeter à l’eau les viscères de leurs poissons justes pêchés. Il n’a pas fallu une minute pour qu’à 1 mètre de nos pieds dans 50cm d’eau quatre requins agressifs se disputaient la pitance. Apparemment des requins citron et ou tigre… Un fou nous a même prêté des masques pour aller les voir de plus près, et nous, encore plus fous que lui ,nous y sommes allés…La jeunesse et l’adrénaline m’ont fait faire n’importe quoi… nous n’avons rien vu…je me souviens juste d’un aileron juste derrière Nicolas. Nous avions pied, nous nous croyions à l’abri.
Avant cette rencontre effroyable, nous avions fait quelques sessions snorkeling sur cette plage
Quinze jours sont passés. Les journées étaient chaudes et les soirées plus fraîches. Le soleil se couchant à 18h30.
Nico s’est GAVE de tubes profonds, immenses, enchaînés avec un ride infini…tandis que moi, je prenais mes 3 ou 4 gauches beaucoup plus loin sur l’épaule mais qui m’ont donné assez de sensations pour en être repue.
Direction un peu plus dans le sud : un autre spot vers Geralton
Géralton
Une gauche bien, bien méchante.La vague la plus »nasty » de l’australie de l’ouest. Un local nous a raconté que la vague est si difficile à surfer que certains surfeurs y reviennent quelques années plus tard pour s’y confronter à nouveau et voir s’ils arrivent enfin à la dompter…La vague gonfle après le take off, la faisant passer de 2m à 2m50. Elle déroule au bord des rochers.
Nico s’y aventure dès notre arrivée. En plus de rider des vagues incroyables et infinies, une colonie de dauphins vient lui rendre visite. Je bave de jalousie. Je me promets que dès le lendemain j’irai moi aussi au line up et que pour mon anniversaire, je réaliserai un de mes rêve: surfer avec les dauphins.
J’ai donc fêté mes 32 ans à l’eau, Nico voulant immortaliser ce moment m’a envoyée toute seule au pic…je me souviendrais toujours de cet anniversaire, j’ai cru mourir. J’ai tout de même pris la plus creuse et la plus grosse gauche de ma vie.
quelques photos souvenirs
Nous sommes allés ensuite découvrir le Kalbarri National Park
Direction maintenant un lieu touristique mais magique :
Monkey Mia
En australie de l’ouest , Monkey Mia, un dauphin peu farouche avait pris l’habitude de s’approcher de la côte au milieu du 20ème siècle. Les gens du coin ont pris l’habitude de nourrir cet animal « domestique » qui revenait régulièrement pour l’heure du repas. Sa notoriété a attiré de nombreux curieux et toute une colonie d’autres dauphins qui sont venus profiter de ce repas facile. Depuis, un centre de recherche autour des dauphins s’y est implanté et ont perpétué cette tradition. Ils vivent grâce aux touristes venus en nombre pour avoir la chance de donner à manger à ces dauphins sauvages. J’ai eu beau lever le doigt, montré mon extrême motivation. C’est Nicolas qui a été choisi…dégoûtée…
L’aventure continue
Un peu plus loin s’étend le Francois Perron national park : nous n’y sommes restés qu’une journée mais cela mériterait plus d’attention.
Nous sommes ensuite allé faire du snorkeling à Coral Bay. Un lieu qui peut rivaliser selon eux, la grande barrière de corail…C’était très sympa mais cher. 250 euros si on voulait nager avec les requins baleine…trop cher pour nous. On s’est payé un boat tour snorkelling quand même pour 65 euros la demi journée.
Nous continuons notre route en direction de Perth, où nous arrivons à notre avant dernière destination :
Le desert de pinnacle.
Plusieurs théories se disputent l’explication de ce désert incroyable. Une d’entres elles, si je me souviens bien, serait la fossilisation des troncs d’arbres qui après un phénomène climatique auraient étés étêtés et n’auraient laissé que leurs troncs fossilisés s’érigeant comme de grand phallus.
Ma déformation professionnelle : il faut que je fasse un peu d’acrosport dans ce décor de cinéma, et Nico accepte de jouer le jeu.
Nous croisons quelques animaux endémiques sur la route.
Retour à Perth
Nous profitons de nos amis quelques jours, et pendant leur weekend, ils nous accompagnent pour notre dernière destination : la mythique Margaret River
Margaret River.
Les gars nous ont fait faire les 80 km de cette côte bourrée de spots de surf, mais aucun n’étaient assez bien pour eux…oh les nuls ! moi je me suis régalée !
Les amis étant rentrés sur Perth, nous continuons encore quelques jours.
Les conditions de surf n’étant pas géniales, nous avons fait un peu de tourisme. Puis nous nous sommes décidés quand même d’aller à l’eau pour notre dernier jour. Ce matin là, les vagues étaient un peu meilleures que les autres jours, mais il y avait quelque chose d’hostile dans cette région, c’était trop sauvage…nous prenons tout de même la route du spot.
Arrivés sur le parking, nous voyons tout de suite, une planche, croquée. Et l’alarme des pompiers suivis par un hélico puis toute une file de gens arrivant en courant…puis les journalistes.
Nicolas Edwards, un surfeur de 31 ans, est décédé ce jour là. Nous étions un peu sonnés et somme rentrés le jour même sur Perth.
Les derniers jours à Perth.
Nous avons nettoyé et rendu notre van bien aimé et avons profité de la ville en transport en commun ou avec la voiture des amis. Nous sommes allés à cette merveilleuse réserve naturelle: caversham wildlife où nous avons pu caresser les kangourous qui ont un pelage extrêmement doux.
Voilà notre voyage fini, c’était il y a 6 ans, nous espérons que cela n’a pas trop changé et surtout y revenir très vite. Cela a été notre plus beau voyage. Deux choses nous disent que cela restera exceptionnel :
- Les finances (il faut compter 5000 euros par personne)
- L’impression d’avoir échappé aux requins de justesse
Hello,
Super trip !! Ca donne des idées. Merci
Bravo pour le blog
Fait rêver cet article… Photos magnifiques qui donnent envie de s’évader. Je n’ai pas tout lu, j en garde un peu pour quand je serai en manque d exotisme!!!