Cela fait plus de 6 mois que je n’ai pas eu envie ni le temps d’écrire sur le blog. Céline et moi, nous nous lançons dans un nouveau projet artistique dont on vous parlera prochainement ( c’est en rapport bien-sur avec le surf)

Après une semaine dans les landes où j’ai eu l’impression de ne plus savoir surfer, les bancs de sable étaient tellement capricieux et si exigents, j’ai vécu 2 sessions magiques:  les  plus belles de ma vie, chargées d’adrénaline mais sans réelle peur, chargées d’émotions purement esthétiques.

J’ai eu besoin de raconter ce sessions magiques, pour les revivre à chaque fois que je relirai cet article. Pour que je ne les oublie pas. J’espère que vous appréciez et comprendrez ma démarche.

Aucune photo valables n’a été prise! Aucun photographe n’a voulu sortir de l’eau. Quelques photos rapides seulement prises de téléphone. Mais peu importe les photos: les vrais souvenirs sont dans la tête, le cœur et dans le corps.

SESSIONS MAGIQUES DU 30 OCTOBRE 2018 AU SOIR

Il était 16h. Nous revenions le jour même des landes. Nous avions accéléré notre départ de l’océan pour profiter de ces conditions annoncées chez nous.

2 heures auparavant, aucune vague ne venait rider le plan d’eau. La mer était lisse comme un lac selon ma belle mère. Nous étions sur la route, vers Béziers, et en effet on ne voyait pas de vent d’ouest souffler; ce vent générateur de vagues par chez nous. Nous étions en train de regretter d’avoir écourté notre séjour pour « Nada ».

A 16h, la méditerranée était déchaînée sur Carro! Des creux plus haut que les mats des planches à voile et du vent à casser les bras des windsurfeurs. C’était un « Carro » que l’on voit rarement, qui frise l’inavigable et la punition.

windsurf carro 1 er novembre
Un bon jump de Nico

Windsurf carro 13Jojo, un pôte à nous, était sur la plage en train de lutter à garder les yeux ouverts sur la mer, quand je l’ai rejoint sur le spot. Ce gars là est un ami de longue date que l’on ne voit que chaque 4 ans lors de ses retours en France. C’est un grand voyageur, un surfeur du monde. Il habite maintenant en Polynésie ( sur une île où bien-sur, comme sur la côte bleue, il n’y a jamais de vagues) . Nico ( mon compagnon) sort de l’eau difficilement avec son matos de windsurf, il nous dit qu’il vaut mieux aller surfer. Selon son jargon: » il était surtoilé et se faisait ouvrir »

Joan me dit: On y va?

J’avais pris ma combi , au hasard, mais le froid, la nuit tombante et les murs d’eau ne me donnaient guère envie…

Et puis je me suis dis: Pourquoi pas! C’était comme revivre ma jeunesse et ma découverte du surf. Le moment où tu fais des folies, l’époque où tu es si motivée et si insouciante que tu te jettes à l’eau dans n’importe quoi. Quand tout était nouveau. C’était avec jojo et sa bande de copains que j’avais fait mes premiers trips surf; il y a 15 ans. J’avais 25 ans à nouveau! Et pour une fois ma belle mère nous gardait le petit: il fallait profiter de cette occasion. Cette météo chaotique donnait un effet de tempête de fin du monde ( oui oui j’exagère). J’allais partir à l’aventure à domicile!

Arrivés sur le parking du spot, la pluie s’est mise à se renforcer sévère! J’ai dit « on ne peut pas aller checker, qu’est ce qu’on fait? tant pis!  » Il me répond: « Y’a qu’une solution: « on se met direct en combi et on verra »

Plus nous courrions sous la pluie, planche sous le bras,  sous le regard éberlué de deux marcheurs pris de surprise eux aussi par le grain, plus l’excitation de surfer me prenait.

Et là!!! Et là!!! Du monde au pic!! Et de très belles lignes qui déroulaient parfaitement.Jojo observa le pic d’abord, un peu hésitant face au monde et à la tension perceptible du bord. Moi, habituée, je me jetais à l’eau.

J’ai pris plusieurs vagues très sympathiques du pic du milieu mais je n’arrivais pas toujours à les suivre jusqu’à la plage. Ma planche était neuve et encore trop petite ( faut vraiment que j’achète un shortboard avec plus de volume) . Mais je me lançais sans peur dans le creux. Après la grossesse et la naissance de Titi, je n’avais surfé que des conditions tranquilles en longboard. J’étais donc très satisfaite.

Les vagues grossissaient et noircissaient au fur et à mesure que la nuit tombait. Nico me dit   » Monte, ça va grossir encore plus ». Et elles ont grossi en effet! Les séries arrivaient avec plus de fréquence, elle pouvaient atteindre 2 mètres. Les take off à l’inside étaient devenus très engagés. Wouahh, quel spectacle!

Le cœur était vivant, le corps ultra présent et l’esprit en folie mais serein.

Lorsqu’une grosse série nous surprenait, nous les surfeurs intermédiaires, nous nous retrouvions parfois dans la zone d’impact, il fallait maîtriser les canards. Sur un bon mur dont la lèvre frisottait ,prête à péter sur toute sa longueur, mon chéri a fait un late take off et a manqué de me couper en 2. Mais je n’avais pas peur, j’avais confiance en moi, j’étais déconnectée.

Quand je suis sortie de l’eau, les bras endoloris de fatigue, la pluie et le vent avaient repris de plus belle. La nuit était presque noire. Je suis remontée sur la falaise, qui protégeait un peu nos vagues du vent et j’ai cru m’envoler. Je ne pouvais plus avancer sans que le vent s’engouffre dans ma planche et me déstabilise. Je me suis assise par terre, mouillée, les pieds congelés, dans le vent et la nuit, et j’étais heureuse. Jojo est allé me chercher mes baskets bleues que j’avais laissées en bas de la falaise. Ils les as retrouvées pleines d’eau, comme deux petites piscines. Et oui, j’avais pas trop réfléchi avant de me jeter à l’eau, j’avais posé le cerveau. Vallait mieux, sinon je n’aurais pas osé surfer.

SESSIONS MAGIQUES DU JEUDI 1ER NOVEMBRE AU SOIR

SESSIONS MAGIQUES COTE BLEUE 30 octobre

Nico est parti surfer après le petit déj. Je gardais donc le petit. Il y avait eu du vent toute la nuit et le tonnerre nous avait fait très peur. Je l’ai laissé sans remord aller checker les spots, car je connais son besoin de surfer dans toutes les conditions possibles. Et je ne me sentais pas apte à surfer, encore. Il m’appelait chaque 30 min pour me tenir au courant et surtout pour se déculpabiliser de me laisser seule m’occuper du bébé…. »Y’a pas de soucis, j’ai pas envie d’aller surfer, je suis trop fatiguée ». Après diverses missions à la maison , je suis allée faire une sieste en même temps que le petit vers 15h. J’ai dormi 10 minutes et me je me suis réveillée en pleine forme!!!  Nico m’a rappelé à ce moment là pour me dire qu’il sortait de l’eau et que le plan d’eau s’était rangé.

J’ai préparé ma combi, attendu le retour de Nico avec impatience et me je me suis ruée sur le camion! C’était à mon tour de surfer maintenant! Et j’avais de la chance: les vagues s’étaient lissées. Il y avait encore un peu de monde, mais j’ai directement pris une vague. Cette semaine de surf et de rame intensive dans les landes ( sans prendre quasiment de vagues) ont étés bénéfiques. C’a été la plus belle vague de toute ma vie sur ce spot sur lequel nous avions pourtant vécu 10 ans. Un bon take off assez creux, j’ai tenu bon, et passé la section. La vague m’offrit alors son épaule tendue que je n’avais pas vu depuis trop longtemps, et qui m’accompagna jusqu’à la digue. Waouh!!!! J’étais refaite.

coucher de soleil méditerranée côte bleue sessions magiques

Le soleil commençait à se coucher et les lumières étaient devenues folles. A l’eau, il n’y avait que des gens que je connaissais et qui m’encourageaient à prendre plus gros et plus à l’inside. J’ai encore eu de bonnes sensations en me jetant dans le vide et en tenant le creux!!!! J’étais encore comme dopée. Dopée de la beauté du lieu. Le ciel vers l’ouest était devenu un puits de lumière jaune  qui se reflétait dans l’eau par touches brillantes ocres.

Sur la gauche, du coté est, le soleil tombant rendait la falaise surnaturelle. C’était difficile à décrire: on aurait dit que les contrastes étaient renforcés, comme si un photographe avait trop forcé sur le logiciel lightroom ( plaisantait un pote). Je n’ai pas pu m’empêcher de faire partager cette émotion purement esthétique aux derniers surfeurs qui restaient. Nous avons tous apprécié, un peu scotchés, cette beauté des nuages et des pins et des rochers et du ciel et des vagues. Heureux d’être si privilégiés.

coucher de soleil sessions magiques de surf côte bleue

Je suis sortie presque à la nuit. Nico m’avait fait la surprise de accueillir avec Titi.  Il venait d’arriver et n’avait  eu le temps de prendre que ces quelques photos. Il n’a pas eu de vagues de moi, mais ça suffit pour immortaliser le souvenir.

BREF, ces 2 dernières sessions ont étés les plus belles et les plus fortes de ma vie de surfeuse de la côte bleue.

Je vous partage aussi quelques photos d’une session de la veille. J’étais cette fois-ci en mode photographe, après avoir surfé 1h30 juste avant. Aucune photo n’a été retouchée.

session surf côte bleue 31 otobre 2018session surf côte bleue 31 otobre 2018session surf côte bleue 31 otobre 2018session surf côte bleue 31 otobre 2018PAYSAGE MER CARGO COTE BLEUEFERRY CARGO MEDITEERANEEsession surf côte bleue 31 otobre 2018

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