On a fêté les 2 ans de Charlotte un jour de swell ! Normalement, quelques-uns auraient décliné l’invitation pour les raisons que l’on connait… Mais les amis sont tous venus ainsi que la famille et nous avons pu profiter des gâteaux délicieux, des nombreux cadeaux ainsi que des vagues qui ont déroulé gentiment devant nous toute la journée. Une petite session à 4 le matin et une session entre potes au coucher de soleil. Charlotte étant gardée par sa grand-mère, sa tatie ou sa voisine! Surfer avec quelques coupes de champagnes dans le nez, c’est sympa.
Alors Anne, après le champagne, tu prendras bien une petite vague ?
OU comment se prouver que l’on est encore Rock’nRoll avec un bébé de 3 mois
Un trip surf au Maroc juste après avoir accouché? Pas de soucis! Avec Vince, on s’était promis que l’arrivée d’un enfant, bien que cela change la vie, ne nous empêcherait pas de vivre notre passion. Par contre, il faudra un peu plus d’organisation.
Alors, nous décidons de partir une semaine à Imsouane au Maroc. Au départ de Marseille, c’est un trip surf plutôt rapide, économique et ultra dépaysant.
Dans un premier temps, notre première inquiétude était l’avion : est ce que cela n’est pas dangereux pour les tympans de Chacha? Va t’elle dormir? Mais, notre pédiatre nous avait rassuré avant notre départ : il faut lui donner le biberon au moment du décollage pour lui faire décompresser les oreilles. Résultat : ça a bien marché et elle a dormi tout le long du trajet!!! What else?
Le plus difficile et le plus drôle était de nous voir au comptoir Ryanair parés de board bag, d’énormes valises à roulettes, d’une poussette et d’un bébé !!!
Ensuite, notre inquiétude était le taxi que nous avions réservé pour faire Marrakech-Imsouane : sera t’il là? Dans quel état sera sa voiture (quand on connaît les records de longévité de leurs tacos)?
Il n’y aura pas de siège bébé, pas de ceinture de sécurité et la conduite marocaine est complètement folle. Ne sommes nous pas trop inconscients?
Finalement, le taxi était bien là, tout comme ses ceintures étaient absentes. Vince lui a donné un billet de plus pour qu’il conduise moins vite. Moi, à l’arrière, je serrais ma fille le plus fort possible dans mes bras.
Pour finir, notre trajet s’est bien passé et notre gentil chauffeur nous a conduit directement à notre hôtel.
A l’hôtel, la chambre que l’on nous avait attribuée était aussi adorable qu’exiguë. Et au sous sol de surcroît. Sans attendre, nous avons demandé que l’on nous donne une autre chambre. Il ne leur restait qu’un dortoir de 7 lits : ok on prend! Cas de figure parfait : aucun autre client n’est venu et nous avions le loisir d’utiliser tous les lits à notre guise: 1 lit pour les affaires de Chacha, 1 lit pour sa nourriture, 1 lit pour mes fringues, 1 lit pour celles de Vincent, 1 lit pour les affaires de surf, et bien sur les deux derniers lits pour dormir.
Chacha tranquille à notre hotel
Par ailleurs, nous n’avions pas d’électricité et donc pas d’eau chaude. C’était un peu galère pour laver le bébé, mais nous nous en sommes accommodés. Puis, au bout de 3 jours, le gars qui s’occupait de l’entretient de l’hôtel nous dit étonné? « Vous n’avez pas d’eau chaude? C’est normal, j’ai pas tourné la vanne! » Donc, nous avons fini le trip avec plus de confort.
En ce qui concerne le spot, il nous fallait 3 minutes à pied pour y descendre : easy!
Imsouane, destination Top pour un trip surf
Imsouane est un village de pêcheurs qui a gardé toute son authenticité malgré la présence de nombreux surfeurs. C’est un lieu magique aux cabanes en bois colorées, aux ânes qui traînent comme des chiens errants, aux gens qui font leur métier assis devant la porte de chez eux. De plus, la luminosité marocaine est si inouïe qu’il est impossible d’y faire une photo moche!
La vie active d’ImsouaneVue de l’autre coté du villageDjellaba bébé et âne errant
Ici, on ne voit pas de femmes dehors, nous sommes tout de même sur le continent africain. Les femmes s’occupent de la maison et des enfants. Il y a quelques jeunes surfeuses en bikini, mais il est préférable de ne pas véhiculer l’image de la femme occidentale très sexuée pour respecter leurs coutumes et leur religion. C’est pourquoi mon poncho « ALL-IN » s’est transformé en djellaba!
Une djellaba All-In et un rac à boards qui roule et qui pleure
Parlons vagues maintenant!
Contrairement à ce que j’imaginais, j’ai beaucoup surfé. C’est une vague pour tout niveau qui déroule infiniment et facilement (même s’il y a de la taille). Vincent a compté qu’il était resté plus de 80 secondes sur la vague!!! Mais pour cela il faut ramer très fort d’abord tout droit bien au large, se laisser ensuite un peu entraîner par le courant et choper sans hésitation la vague qui arrive sur vous. Sinon, le courant vous entraîne loin du point de déferlement. Ensuite, il est impossible de lutter contre le courant, il vaut mieux se laisser aller, sortir de l’eau, remonter à pied et retenter sa chance.
On ne peut pas dire que je me sois « gavée » comme les gars disent. Par contre, j’ai pris les plus longues et les plus belles droites de ma vie même si peu nombreuses par session. Il faut dire que je venais d’accoucher 3 mois auparavant!
La marche est longue après avoir pris une vague
Nous surfions tôt le matin à tour de rôle pour garder la petite. Le midi nous mangions chez Hassan qui tenait un café en face de la vague et je devais parfois nourrir mon enfant de manière urgente : où pouvais-je sortir mon sein? Surtout pas sur une terrasse au Maroc! Par contre, Hassan m’ouvrait gentiment la porte de chez lui pour que je puisse la faire téter en toute discrétion. J’étais assise sur un tapis, dans cette maison typique qui se résumait à 4 murs délabrés et c’était le bonheur.
Ensuite, nous allions faire la sieste en même temps que notre fille, ou bien nous nous relaxions à notre hôtel. Puis Vince retournait surfer en fin de journée.
Trip surf au Maroc
Ballade dans le souk d’Essaouira
Au milieu du séjour, nous avons fait une excursion dans le souk d’Essaouira. J’ai été émerveillée par le mélange de couleurs des étals d’épices, de saveurs exotiques, de textures, de restos qui sentent bons.
Etals à l’entrée du souk d’essaouira
Situation d’urgence: Charlotte a faim et nous sommes pommés au milieu du souk. Ça ne peut pas attendre. Mais là bas, les gens sont extrêmement chaleureux, et une commerçante m’a amené dans un recoin de sa boutique pour que je puisse allaiter tranquillement.
chacha va au souk
En conclusion, la semaine est passée trop vite et toutes nos inquiétudes ont trouvé remède. Chaque jour, l’océan nous a gâté par une belle houle et les gens ont étés d’une revigorante hospitalité.
BREF : on peut voyager avec un nouveau né du moment où t’as tes seins avec toi : tout va bien!!! Inchallah!!!
Petite critique gentille d’une BD surf à l’humour grinçant
Vincent, le mari de Céline, m’a rapporté d’un séjour dans les landes cette revue ( cosmic tube) au titre plutôt pessimiste : Surf is dead
Même si je trouve que les dessins sont un peu trop chargés et les textes parfois difficiles à lire, j’ai pris plaisir à la feuilleter. En effet, cela m’a parlé. Je revendique un retour au surf authentique qui a été gangréné par le surf marketing et tout son lot de désagréments . Je suis une pro décroissance surfistique.
Des pics surchargés
Des mecs qui n’ont pas le niveau mais qui se croient les futurs Kelly Slater.
Une culture de l’apparence, du m’as-tu vu, de l’individualisme…
Avant, être surfeur, c’était appartenir à une communauté assoiffée de liberté, d’anti conformisme, de retour à la nature ! Une sorte de courant philosophique qui rejetait le système et préférait vivre sur la plage que dans le confort d’une maison moderne. C’est ce qui m’avait attiré dans le surf.
Maintenant tous les surfeurs ont le même style, tout le monde est en mode guerrier et pas grand monde n’a gardé l’âme des débuts. On ne peut en vouloir à personne. Se retrouver à 30 sur un pic, cela crée forcément des tensions et le plus doux des agneaux peut montrer les dents. Le nombre de vagues pour chaque surfeurs se réduisant chaque année au vu de l’explosion du nombre de pratiquants .Certains sont prêts à risquer de te défigurer avec leurs ailerons plutôt que de louper une vague. Les surfeurs ont aussi voulu vivre de leur passion, ce qui est honorable et compréhensible. Ils ont ouvert des clubs partout où déroule la moindre vagounette. Et les publicistes se régalent d’utiliser le surf en faisant rêver le consommateur lambda pour vendre des voitures, du parfum ou des yaourts . Le surf n’aurait pas du toucher ce genre de population télévore qui suivent la vague ( ah que c’est un bon jeu de mot) de la consommation.
SURF IS DEAD : à lire et à faire passer…pour approfondir le sujet tout en s’amusant.
Je préfère lire que d’aller surfer avec cette foule: surf is dead
C’est la rentrée et en général elle s’accompagne d’une ou deux sessions (rentrée surf), prémices du début de la vraie saison surf en Méditerranée qui commence en octobre. Ça fait quelques années que le mois de septembre ne nous a rien donné à nous mettre sous la planche.
Aujourd’hui, une grosse perturbation a placé plusieurs départements du sud en vigilance orange ; elle nous a apporté les premières vagues.
Tout ce que je n’aime pas : Du vent force 6 !!! Spot multipics !!! Beaucoup de rame !!! Du monde affamé par la disette surfistique de l’été !!! Tous les surfeurs semblent s’être donné rendez-vous comme pour le commencement des soldes.
J’ai décidé d’attendre qu’ils se fatiguent et de voir si cela s’améliore. Résultat : le soleil commence à se coucher et la motivation avec !
La reprise pour nous du surf à domicile se fera une autre fois.