Cet été nous sommes allés au Portugal, à Ericeira, pour la deuxième année consécutive. Nicolas, mon compagnon a frôlé la catastrophe deux jours après notre arrivée: un bloc rocheux s’est décroché d’une falaise lorsqu’il était en train de checker les vagues et il a reçu un des morceaux ( d’un diamètre assez conséquent) sur la cuisse. Grosse peur, grosse panique, pompiers, police maritime, ambulance, direction les urgences de Lisbonne.
Plus de peur que de mal: dans sa malchance il a eu beaucoup de chance. Il s’en est sorti avec un gros écrasement du quadriceps. Heureusement qu’il portait un jean.
Le bilan: Pas de surf pour lui pour 2 mois, immobilisation totale pendant 5 jours et partielle pour le reste du séjour. Quant à moi…comment vous dire sans avoir l’air de me plaindre, alors que Nico aurait pu mourir si le rocher était tombé 5 cm plus à droite…je suis devenue une super héroïne aux pouvoirs épuisés: une enfant en bas âge en camping et un mari surfeur frustré handicapé…Bref, nous avons pas beaucoup surfé cet été!
Nous avions une revanche à prendre! Dés fin août nous avons réservé des billets pour Lisbonne pour les 15 jours de Toussaint, et sans enfant!
Au fur et à mesure que le trip approchait, on commençait à douter: et si nous restions bloqués là-bas à cause du covid? Et si 15 jours sans Titi c’était trop long? Et s’il n’y avait pas de conditions et que nous dépensions l’argent que nous n’avions pas pour rien?
Une grosse période de tempête et de pluie était annoncée à notre arrivée. Nous décidons de ne pas partir. Et puis, coup de folie! J’ai proposé à Nico de visiter Lisbonne sous la pluie les premiers jours ( et oui, je suis aussi une citadine!) et advienne que pourra! J’étais très très fatiguée après ces deux mois de rentrée masquée et épuisante, j’avais vraiment besoin de me changer les idées. Nico a accepté! Il avait aussi vu venir l’énorme houle se préparer pour la semaine prochaine…
LISBONNE
Le centre ville de Lisbonne et son fameux Tramway
La « pink street » où on est venu se régaler deux jours d’affilé d’un menu du jour à 8 euros! Leur vin blanc gazeux est un délice pour l’apéro.
L’alfama
Pour le deuxième jour de pluie, nous avons fait un aller retour dans le fameux tramway 38, de son terminus ( le parc estrella) jusqu’à l’Alfama. Un quartier aux ruelles en pentes, désuettes et tellement charmantes! La ville était déserte à cause de la pluie et du Covid. C’était une sensation étrange et une expérience unique mais un peu déroutante.
NAZARE
Nazare le 22 octobre 2020
Pour notre 4ème nuit nous avons réservé une chambre à Nazaré. Ils annonçaient une houle de 3 mètres 15 secondes. On s’était dit que ça allait bien gonfler à playa Norte!
Nous avons eu raison. Des vagues de face de 5 mètres ont permis à Justine Dupont de se préparer aux 2 jours épiques qui l’attendaient la semaine suivante!
Nazaré et le swell du siècle!
Nous en avions rêvé cet été lorsque j’avais rencontré Justine Dupont pour lui offrir ma BD et notre rêve est devenu réalité. Nous avons eu l’impression d’avoir gagné à la loterie. Quelles étaient les probabilités de prendre un billet d’avion 2 mois à l’avance pour espérer voir Nazaré fonctionner et que le spot n’a, non pas fonctionné, mais a été en FEU! Une houle de 6 mètres avec 20 de période!!! Cela n’arrive jamais!
Voici nos plus belles photos de cet évènement surf international extraordinaire!
Nazaré le 28 octobre: 15h 17h30
Plus de 2000 personnes par jour sont venues assister à ce spectacle de la nature avec des riders surnaturels! Je me suis cru à un festival rock, genre Woodstock, et Justine était la rock star! La brume, les pieds et les fesses dans la terre mouillés: nous étions transportés.
NAZARE le 29 octobre 2020: 9h-17h
Nous avions prévu le pique nique pour passer la journée sur place. Une énorme série passait chaque 15 min. Quand la vague se levait et que le jetski lançait son surfeur dans la montagne d’eau qui n’avait pas encore déferlé, le rider semblait devenir de plus en plus petit au fur et à mesure que la vague gonflait, jusqu’à n’être qu’une trace blanche qui striait la face de la vague. On ressentait la vitesse, la puissance et l’urgence de s’échapper! Derrière eux, une mousse telle une avalanche les poursuivait à toute allure!
Nous avions réussi à nous faufiler aux première loges. Tous mal assis par terre côte à côte, un peu en déséquilibre sur la falaise, et tous réagissions par des youh ouh!!! et des ah!!!!et des bravo!!!!
Quelques uns partaient sur la droite, et c’était le plus impressionnant car ils étaient vraiment proches des rochers et du phare, et de nous.
Parfois ils partaient ensemble, en pic droite/gauche quand la vague prenait une forme conique parfaite.
Et une fois, il y a du avoir un couac dans leurs guidages radio…car les deux se sont lancés à toute allure en gauche. On a vu le choc arriver! On a vu le surfeur à l’inside foncer droit sur l’autre surfeur. On se disait: il va l’éviter! Mais non! Je crois qu’à cette allure il est impossible de contrôler complètement sa direction. Et boum! Mais plus de peur que de mal, ils sont tombés et on étés récupérés sans trop de difficultés.
Les vagues de Justine Dupont
Après 4h passés au bord de la falaise, nous sommes remontés et avons crapahuté au hasard dans les roseaux et on s’est retrouvé sur un point de vue, sans grand monde, à part le cameraman de l’évènement je crois. La vue de loin est encore plus impressionnante. D’ici, la vague semble engloutir le phare et les spectateurs. Les lignes de houle géantes prenaient toute leur ampleur, comparé à la taille du phare.
ERICEIRA
Comme d’habitude, nous nous sommes posés à Ericeira qui est ma ville préférée du Portugal. Elle compte de nombreux spots de surf et elle a une position assez centrale pour les autres spots de surf ( 1h 15 de Nazaré et de Peniche, 30 min de Cascais)
Je n’ai quasiment pas surfé! J’ai fait 3 sessions, une seule vague par session ( si on peut appeler un take off minable une vague). Je n’avais pas la forme et surtout je n’étais pas préparée physiquement à des grosses conditions. Pour la première fois de ma vie de surfeuse, j’ai fait un trip surf sans surf. J’ai essayé, mais ma rame n’était pas suffisante. Or quand il s’agit de surfer des conditions engagées physiquement et mentalement, vaut mieux être au top de la forme. Et ce n’était pas le cas. J’ai été très frustrée de me sentir amoindrie et rejetée par l’océan, mais j’ai accepté.
J’ai 42 ans et je ne me sens plus apte à dépasser mes limites, de me challenger à chaque coup de rame, de canard ou de take off. En tant que surfeuse méditerranéenne qui a commencé le surf assez tard ( à 25 ans), je n’avais pas le niveau et surtout pas la patate pour affronter ces conditions de malade: je vous laisse découvrir. Les photos parlent d’elles-mêmes.
3mètres 50, 14 de période…Nico m’a dit que c’était le spot et la session où il a eu le plus peur de sa vie. Le courant le plus violent et les tubes les plus effrayants de tous ceux qu’il a surfés auparavant.
Un autre jour c’était plus petit, mais toujours trop gros pour mon état motivationnel.
PENICHE
Pas de chance pour moi. Un jour où le surf était à mon niveau, les spots étaient gavés, et je suis arrivée trop tard pour la marée. Tant pis.
Le matin où nous sommes allés à Nazaré le 29 octobre, nous avons fait le détour par Péniche. Supertubos. « Super Entubos » comme l’a résumé Nico. Une mise à l’eau tardive+ un shore break violent= une planche cassée en deux!
CASCAIS/ Lisbonne sud ouest
Nous sommes descendus deux fois vers Cascais, car la houle est filtrée là bas et que le vent tournait nord, donc offshore.
Après avoir traversé la jolie ville de Cascais, une multitude de spots s’enchaînent, tous plus attrayants les uns que les autres. Et c’est le problème: on peut toujours aller checker le spot d’à côte au cas où…au cas où il y ait moins de monde, au cas où ça déroule mieux, au cas où c’est plus adapté à notre niveau. Nous retournons finalement au deuxième spot. Je me motive, je suis en combi, visage badigeonné de zinc blanc, je cours vers le spot, j’hésite, je ne sais pas par où rentrer, y ‘a des rochers, et c’est beaucoup plus gros que ce que je pensais…Un local costaud et tatoué sort de l’eau et directement me dit: « dont go, too dangerous! ». Je remonte à la voiture, et je me dis que j’aurais pu mal le prendre: Il juge mon niveau parce que je suis une femme? Et puis, je suis bien contente qu’il m’ait stoppée: ce n’était vraiment pas mon niveau effectivement…
J’ai pris des photos pendant 2 heures, au soleil, un peu frustrée de ne pas pouvoir surfer. Je ne sais pas si pour vous c’est pareil, mais je culpabilise toujours un peu de ne pas être dans l’eau même si je sais que ce n’est pas mon niveau…je me dis que j’aurais du essayer… Bref, quand Nico est sorti de l’eau, on s’est fait un bon resto sur le spot car j’avais besoin de me faire plaisir.
Puis j’ai réalisé qu’on était pas loin de Lisbonne et j’ai proposé d’aller à la Tour de Belem puis au musée d’art moderne Berardo qui se trouve à 15 min en voiture des spots. On a pas regretté, on a passé un bon moment. Au début, on se moquait un peu, amusés par les prémices de l’art cubique moderne qui ressemble à des collages d’enfant ou du gribouillage puis nous avons été pris au charme.
Je suis très heureuse d’avoir vu 2 œuvres d’Andy Warhol. Cela m’a inspiré cette planche de BD. Ceux qui ont lu ma BD Surfeurs ETC, comprendront la référence.
PROMOTION!
Je profite de cet article pour faire la promotion de ma BD. Je vous propose une promotion spéciale pour Noël: La BD à 13 euros pour ceux qui habitent par chez moi ( Carro, 13500) et qui veulent passer à la maison pour l’acheter! Ou bien, la BD à 19 euros pour une BD dédicacée livrée à domicile! Pour cela: envoyez moi un mail à annequerol@hotmail.com ou envoyez moi un message sur la page FB: surfeuse.fr, et je vous explique la manière de procéder!
Merci encore de suivre mon blog et de lire mes articles, ça fait du bien et ça me motive à continuer
bises
Anne
Superbe reportage photo, comme d’habitude ! Bravo ma sœur
Superbe reportage photo, comme d’habitude ! Bravo ma sœur