5 euros le coca…Ca passe mal et à chaque gorgée je culpabilise et je rumine intérieurement.
Nous sommes à Seignosse dans les landes, lieu jadis isolé, gris et pluvieux au taux de suicide hivernal qui battait tous les records. C’est sûr, vaut mieux y vivre maintenant: c’est fun, c’est cool, tout le monde est beau et souriant! Mais à quel prix?
Je viens de passer 1 semaine dans le pays basque. Une amie nous avait prêté sa maison à Anglet. C’est en discutant avec son fils qui travaille dans la boutique Rip Curl de la chambre d’amour que l’idée de cet article est venu. Il nous fait part que depuis 3 ans, le pays basque ne désemplit pas, été comme hiver. Ca leur est arrivé comme ça, du jour au lendemain. Fini le calme. Imaginons nous, méditerranéens que nous sommes, que l’invasion touristique estivale se passait toute l’année!!! On aurait du mal à le supporter ! Embouteillages et inflation radicale garantis!
Je lui demande alors: » Mais qu’est ce qu’ils fait « Le surfeur local basque » face à ce phénomène? Ils ne sont pas trop énervés? Parce que j’avais déjà expérimenté y’a 15 ans le localisme basque, et bon…on peut dire qu’ils protègent leur culture et leur spot de surf. »
Il me répond: » ben rien…c’est comme s’ils s’étaient résignés…et comme moi, ils laissent la place: on est obligé de s’éloigner pour pouvoir se loger. »
C’est le côté soudain et l’importance de cette exode parisienne qui les a laissé pétrifiés. Maintenant, faut accepter et apprendre à vivre avec.
Je me dis qu’il faut laisser un peu de temps aux mairies pour analyser et gérer ce phénomène. Ils ne peuvent pas laisser aller cette inflation ! Ils vont se tirer une balle dans le pied autrement.
C’est comme tout: ce paradis vert et émeraude basque a été découvert. Tout le monde veut y gouter et ils sont prêts à y mettre le prix.
La même remarque m’a été faite à Hossegor par la responsable de la zone nautique du lac d’Hossegor que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’une amie. L’arrivée massive des parisiens qui persiste toute l’année et profitent du télétravail ( génération post covid) pour vivre au bord de l’océan a des répercussions positives bien sur, mais pour les locaux ça complique les choses: Elle a besoin de 5 moniteurs de voile pour la saison ( qui a déjà commencé) mais n’en trouve aucun: Les loyers sont trop chers, elle ne peut pas les loger ( et eux non plus ne trouvent pas de locations) Dormir en van est interdit partout ( snif, snif, le bon vieux temps) et le prix des emplacements de camping est devenu tellement ahurissant, qu’ils ne risquent plus de me voir y planter ma tente !
Alors je me pose cette question: Faut-il être riche pour surfer de nos jours? Le surf est-il maintenant une activité réservée aux gens fortunés qui ont le privilège d’avoir les moyens d’habiter au bord de l’océan. Ils surfent le matin, font du golf l’après midi et sirotent du champagne en regardant le coucher de soleil du bar qui domine la côte des basque. Le surf n’est-elle plus une activité gratuite alors que nous l’avons tous aimé pour cette sensation de liberté ?
Et ne parlons pas du prix des boards et du néoprène…
En écrivant cet article, je viens de réaliser que je suis moi-même chanceuse d’avoir réussi à devenir propriétaire avant le covid sur la côte bleue…J’ai le privilège de surfer dès que j’ai un créneau sans me poser de questions. Allez, je vous laisse, j’entends le vent se lever…je vais aller checker!
Dans cette période post #me two et suite à la sortie de ma BD pour laquelle on m’a posé des questions sur le surf féminin, Moi, garçon semi-manqué ( ou fille semi-réussie?) aimant l’adrénaline, traîner avec ma bande de potes et refusant l’idée de la maternité et des responsabilités qu’elle entraîne, je me suis posée à nouveau la question centrale de ma vie:
Qu’est ce que c’est qu’être une femme?
Dans mes plus jeunes souvenirs, j’ai toujours eu des remarques sur ma musculature. A 6 ans on m’appelait déjà Stallone. On me faisait souvent la remarque sur mes attributs peu féminins tout en étant dévisagée par le regard lubrique de certains hommes car j’avais un joli minois très poupin. D’où cette ambivalence en moi qui persiste encore et toujours . Cela a provoqué pas mal d’incertitudes et a mis le désordre dans ma tête. Mais cela a construit la personne que je suis.
Alors c’est quoi être une femme de nos jours?
Si être une femme c’est avoir envie de séduire, d’être sensible aux jolies choses, d’être tendre et chaleureuse, alors ou je suis une femme!
Si être une femme c’est d’avoir accepté trop souvent de coucher et d’avoir baissé les yeux en souriant timidement lors d’abus divers, alors oui je suis une femme.
Par contre si être une femme c’est s’occuper de la maison, cuisiner des gâteaux pour ses enfants, se faire des manicures, aimer le shopping et aller chez le coiffeur, accepter l’injonction permanente des médias à être sexy, alors je ne suis femme qu’à moitié, et je le revendique.
Je suis devenue maman à 39 ans et j’ai du assumer ma féminité. Avant de devenir mère, j’ai voulu accumuler toutes les expériences possibles d’insouciance, de liberté, de rencontres à travers le monde. Au début je rejetais le fait d’être enceinte car cela allait à l’encontre de ce personnage aventurier que je m’étais construit.
Puis ,j’ai accepté et j’ai découvert le bonheur d’être maman. Il m’a semblé mieux comprendre la vie, mieux comprendre les gens, mieux comprendre les autres femmes.
Les premières années, j’ai eu la prétention de ne pas faire comme les autres. Je ne voulais pas abandonner ma vie d’avant ( qui me manque tous les jours ). J’ai refusé de laisser tomber ce que j’étais. Alors j’ai continué à surfer, à voyager à la roots, à faire la fête. J’ai construit une maison, j’ai crée une BD pour laquelle j’ai assumé la promo tout en restant prof d’EPS. Je suis devenue un peu plus ordonnée, organisée, j’ai fait des gâteaux au yaourt et cuisiné des légumes BIO au quotidien…
Bref j’ai voulu TOUT faire!
C’est alors qu’une fatigue accompagnée de chute de tension chronique est apparue. Je mettais ça au départ sur le manque de sommeil puis j’ai compris que c’était autre chose de plus profond. J’ai compris qu’il fallait ECOUTER les signaux d’alerte que notre corps nous envoie. A trop vouloir faire, à trop vouloir accumuler de vie, je me suis coupé l’herbe sous les pieds et j’ai perdu l’énergie de vivre.
Donc pour moi être une femme aujourd’hui c’est être capable de TOUT faire, car nous en avons les capacités physiques et mentales mais c’est savoir le faire avec parcimonie. Il faut se faire épauler en déchargeant 50% du travail de la maison à son compagnon !!! Il est vital de s’éloigner de la perfection que l’on impose tous et toutes au fait d’être une femme épanouie et accomplie. Car ne sont pas seulement les hommes qui nous impose cette idée, ce sont souvent les femmes entres elles qui se jugent et se comparent.
Une femme peut Tout faire, mais elle ne doit pas TOUT faire!
Pour ma part j’ai du faire le choix de:
Ne plus partir en trip à la roots pour quelques temps ( vivement que titi grandisse, et que ce covid disparaisse!). Il me faut un minimum de confort.
De continuer à surfer aussi souvent que possible mais seulement si je suis en forme ( Je ne surfe plus les jours où je travaille car je n’arrive pas à assumer physiquement les 2 puis m’occuper de l’enfant le soir)
De prendre un temps partiel ( 60%) pour me consacrer à une activité de dessinatrice de BD plus reposante et plus stimulante. J’ai donc fait le choix de réduire mon niveau de vie
De ne pas avoir une maison impeccable et d’avoir un placard à vêtement en forme de boule
De mettre mon fils à la crèche même quand je ne travaille pas pour avoir le temps de surfer, ou de souffler!
Je regarde toujours avec admiration mais avec une pointe de curiosité les femmes qui assument tout: le ménage, la cuisine, la charge mentale d’être mère, le travail, le mari à cajoler le soir et qui font du sport 4 fois par semaine? Comment font-elles? Elles doivent avoir un repos hyper réparateur et de l’énergie à revendre.
Je connais des femmes malheureusement qui ont réussi à tout gérer pendant des années et à qui , passé la quarantaine, leur corps a joué un mauvais tour.
Je ne supporte plus l’injonction des médias ou des réseaux sociaux qui ,sous couvert de féminisme, ont inconsciemment poussé les femmes à s’épuiser et à culpabiliser de ne pas réussir à TOUT faire.
Malgré toutes mes renonciations, je reste souvent fatiguée comme la plupart des mes amies ( la fatigue des femmes est le mal du siècle) sauf quand je suis dans l’eau, cela me revigore et me rebooste le mental!
Parlons surf maintenant!
On m’a posé la question: Qu’est ce que le surf féminin?
Le surf c’est du surf, quelque soit notre genre. On est la surfeuse ou le surfeur que l’on veut, que l’on peut: un(e) surfeur(se) du dimanche, un(e) surfeur(se) de gros, un(e) surfeur(se) en longboard par petites conditions.
Dans le Surfer’s journal n°142, l’artiste peintre Fabrice Rehel écrivait:
« Dans l’eau barbotent autant de surfeurs.ses que d’individus happés par les mêmes quêtes de plaisir, de grâce, d’ivresse du contact avec la nature, de goût de l’effort. Il ne faut pas attendre de l’avènement des femmes au peak que les règles du surf changent. Ces règles ne sont pas des règles masculines. »
Mais il ne faut pas sous estimer notre différence physique, même si c’est parfois politiquement incorrect. Je suis féministe et j’ai toujours réussi à rivaliser sportivement avec mes pairs masculins. Quand j’étais enfant et que j’étais championne de judo, je mettais à terre tous les garçons que j’affrontais sur le tatamis qui partaient en pleurant dans les bras de leur mère. J’en étais assez fière. Puis arrivée à 12 ans, ce n’était plus possible. Les compétitions se sont démixifiées.
En surf, c’est la même chose: à niveau et à expérience égale, il faut accepter en tant que femme, que souvent les hommes ont des aptitudes physiques supérieures aux nôtres. Ils sont en moyenne une VMA plus élevée, une musculature plus puissante et une aptitude à prendre des risques plus importante. Ce n’est pas anti féministe de dire ça au contraire! C’est reconnaître les différences et les accepter.
Mon compagnon est capable de surfer 4 heures d’affilé dans des conditions onshore et tempétueuses tout en ayant pas dormi car le petit s’est réveillé la nuit après avoir travaillé toute la journée.
Pour conclure sur ce sujet délicat, je voudrais demander aux femmes d’être plus indulgentes envers elles-mêmes et envers les autres femmes. On demande beaucoup aux hommes d’évoluer, d’être moins matcho, de changer leur regard sur les femmes. Cette lutte est bien sur essentielle et je suis bien placée pour en parler, mais il faut l’associer à la lutte pour changer le regard des femmes sur elles-mêmes et sur les autres. Pourquoi les femmes se sentent toujours en rivalité face à une autre femme qui réussit , pourquoi les femmes jugent elles les autres femmes qui ne suivent pas le chemin tracé de la féminité? Pourquoi les femmes s’infligent-elles de tout réussir: être sexy, sportives, mères, travailleuses.
BREF un long débat houleux sans fin.
En parlant de HOULE, ça fait bien longtemps qu’on a pas surfé en méditerranée. A quand la prochaine houle? En ce moment je suis beaucoup plus maman que surfeuse et vous?
J’ai préparé 2 vidéos très courtes ( 40 secondes) pour vous présenter les 2 produits que j’ai crée: La BD Surfeurs ETC ( En Toutes Conditions) et les carnets de sessions. Je suis en train de monter ma micro entreprise pour pouvoir diffuser mes créations plus largement. Alors un petit clic de soutien, ça fait toujours plaisir! Merci
vidéo Surfeurs ETC
vidéo carnet de sessions
Pour toute commande, veuillez me contacter soit
par mail: annequerol@hotmail.com
en Message privé sur mon Instagram: surfeuse.fr
Sinon vous pouvez cliquer sur le lien ci dessous pour connaître tous mes points de vente!
Mes petits gestes éco-responsables TRES FACILES !!!
J’ai reçu 2 cadeaux ces derniers mois que j’utilise tout le temps !
Je voudrais remercier ma cousine de m’avoir offert à Noel un joli pot de 50 ml de déodorant solide BIO fait maison ainsi que mon amie Mathilde ( @pasaian) une militante de Surfrider fondation de m’avoir fait découvrir le BEEWRAP. Merci de m’avoir donné l’envie de faire moi aussi ces petits gestes éco-responsables au quotidien.
En effet, comment sensibiliser au mieux à la cause écologique que d’offrir des objets ultra pratiques en les fabriquant soi même ? Mieux que de grands discours moralisateurs et angoissants, voilà le meilleur moyen de donner envie d’utiliser ces produits! Un cadeau!
Je suis d’autant plus heureuse de partager sur ce blog ces « recettes » de petits gestes éco-responsables , car elles sont si simples et rapides à faire : 5 min max!!! Ca, ça me plait! C’est beaucoup plus rapide que de trouver le rayon cellophane dans une grande surface!
mon compagnon est « cellophanophobe » Ahah!!! Avez vous déjà remarqué comme les hommes sont complétement stressés et incompétents quand il faut dérouler du cellophane?
Voici une solution pour éviter ces coups de nerfs!!!
LE BEEWRAP ou le cellophane écolo
Voici ce dont vous aurez besoin:
De la cire d’abeille ( dans tous les magasins BIO)
Un fer à repasser ( ça marche aussi au four, 5 min à 100 degré)
Du papier cuisson
Une paire de ciseau
Du tissu
Vous pouvez recycler des vieux tissus. Encore un petit geste écolo pour donner une deuxième vie à vos vieux draps.
On découpe le tissus et 2 feuilles de papier cuisson à la taille souhaitée. J’en ai fabriqué un assez grand pour les grands plats et un petit pour recouvrir les bols.
On pose le tissu sur le papier cuisson puis on l’arrose de cire d’abeille.
Sur cette photo, j’ai mis un peu trop de cire. Il ne faut pas avoir peur qu’il y en ait pas assez, car on peut rajouter de la cire à tout moment.
Puis on rajoute par dessus le 2ème morceau de papier sulfurisé et on pose le fer chaud sur l’ensemble.
Et voilà! C’est fini!!!
Vous pouvez nettoyer votre Beewrap à l’eau froide en ajoutant ,si besoin, un peu de savon. Y’a t’il un geste écolo plus facile et plus utile au quotidien que celui ci?
Encore un des gestes éco-responsables super utile! Ma cousine m’a offert pour noël un joli pot contenant un déodorant écolo fait maison! Je lui ai demandé la recette après l’avoir utilisé au quotidien. Je suis prof d’EPS et je fais du sport tous les jours. J’étais donc septique quant à l’efficacité de ces produits faits maison. Et bien, croyez moi sur parole: après une journée de boulot, aucune odeur de transpiration n’est venue titiller mes narines! Magique! C’est pourquoi j’ai voulu le partager sur le blog.
Je ne partage que ce que j’ai testé et approuvé personnellement!
Vous aurez besoin:
d’une balance de cuisine
d’un pot ou récipient hermétique
de l’huile de coco
de bicarbonate
de cire végétale
de maizena ou autre fécule
d’huile essentielle
Je vous transmets mot pour mot sa recette:
Pour 100ml ( ou 100g)
Faire chauffer au micro onde 50g de huile de coco + 5g de cire végétale
Après complète dissolution, bien remuer
Ajouter 50g de bicarbonate de soude +40g de fécule ( Maizena par exemple)
Faire reposer au frigo dans un récipient hermétique.
Et voilà! Vous mettez une petite noisette sous les aisselles et c’est bon pour la journée!
J’espère que ces petits gestes éco-responsables vous auront inspiré pour vos prochains cadeaux ou pour votre quotidien. Et vous , avez vous des recettes aussi simples à faire et si efficaces?
Cet été nous sommes allés au Portugal, à Ericeira, pour la deuxième année consécutive. Nicolas, mon compagnon a frôlé la catastrophe deux jours après notre arrivée: un bloc rocheux s’est décroché d’une falaise lorsqu’il était en train de checker les vagues et il a reçu un des morceaux ( d’un diamètre assez conséquent) sur la cuisse. Grosse peur, grosse panique, pompiers, police maritime, ambulance, direction les urgences de Lisbonne.
Plus de peur que de mal: dans sa malchance il a eu beaucoup de chance. Il s’en est sorti avec un gros écrasement du quadriceps. Heureusement qu’il portait un jean.
Le bilan: Pas de surf pour lui pour 2 mois, immobilisation totale pendant 5 jours et partielle pour le reste du séjour. Quant à moi…comment vous dire sans avoir l’air de me plaindre, alors que Nico aurait pu mourir si le rocher était tombé 5 cm plus à droite…je suis devenue une super héroïne aux pouvoirs épuisés: une enfant en bas âge en camping et un mari surfeur frustré handicapé…Bref, nous avons pas beaucoup surfé cet été!
Nous avions une revanche à prendre! Dés fin août nous avons réservé des billets pour Lisbonne pour les 15 jours de Toussaint, et sans enfant!
Au fur et à mesure que le trip approchait, on commençait à douter: et si nous restions bloqués là-bas à cause du covid? Et si 15 jours sans Titi c’était trop long? Et s’il n’y avait pas de conditions et que nous dépensions l’argent que nous n’avions pas pour rien?
Une grosse période de tempête et de pluie était annoncée à notre arrivée. Nous décidons de ne pas partir. Et puis, coup de folie! J’ai proposé à Nico de visiter Lisbonne sous la pluie les premiers jours ( et oui, je suis aussi une citadine!) et advienne que pourra! J’étais très très fatiguée après ces deux mois de rentrée masquée et épuisante, j’avais vraiment besoin de me changer les idées. Nico a accepté! Il avait aussi vu venir l’énorme houle se préparer pour la semaine prochaine…
LISBONNE
Le centre ville de Lisbonne et son fameux Tramway
La « pink street » où on est venu se régaler deux jours d’affilé d’un menu du jour à 8 euros! Leur vin blanc gazeux est un délice pour l’apéro.
L’alfama
Pour le deuxième jour de pluie, nous avons fait un aller retour dans le fameux tramway 38, de son terminus ( le parc estrella) jusqu’à l’Alfama. Un quartier aux ruelles en pentes, désuettes et tellement charmantes! La ville était déserte à cause de la pluie et du Covid. C’était une sensation étrange et une expérience unique mais un peu déroutante.
NAZARE
Nazare le 22 octobre 2020
Pour notre 4ème nuit nous avons réservé une chambre à Nazaré. Ils annonçaient une houle de 3 mètres 15 secondes. On s’était dit que ça allait bien gonfler à playa Norte!
Nous avons eu raison. Des vagues de face de 5 mètres ont permis à Justine Dupont de se préparer aux 2 jours épiques qui l’attendaient la semaine suivante!
Nazaré et le swell du siècle!
Nous en avions rêvé cet été lorsque j’avais rencontré Justine Dupont pour lui offrir ma BD et notre rêve est devenu réalité. Nous avons eu l’impression d’avoir gagné à la loterie. Quelles étaient les probabilités de prendre un billet d’avion 2 mois à l’avance pour espérer voir Nazaré fonctionner et que le spot n’a, non pas fonctionné, mais a été en FEU! Une houle de 6 mètres avec 20 de période!!! Cela n’arrive jamais!
Voici nos plus belles photos de cet évènement surf international extraordinaire!
Nazaré le 28 octobre: 15h 17h30
Plus de 2000 personnes par jour sont venues assister à ce spectacle de la nature avec des riders surnaturels! Je me suis cru à un festival rock, genre Woodstock, et Justine était la rock star! La brume, les pieds et les fesses dans la terre mouillés: nous étions transportés.
NAZARE le 29 octobre 2020: 9h-17h
Nous avions prévu le pique nique pour passer la journée sur place. Une énorme série passait chaque 15 min. Quand la vague se levait et que le jetski lançait son surfeur dans la montagne d’eau qui n’avait pas encore déferlé, le rider semblait devenir de plus en plus petit au fur et à mesure que la vague gonflait, jusqu’à n’être qu’une trace blanche qui striait la face de la vague. On ressentait la vitesse, la puissance et l’urgence de s’échapper! Derrière eux, une mousse telle une avalanche les poursuivait à toute allure!
Nous avions réussi à nous faufiler aux première loges. Tous mal assis par terre côte à côte, un peu en déséquilibre sur la falaise, et tous réagissions par des youh ouh!!! et des ah!!!!et des bravo!!!!
Quelques uns partaient sur la droite, et c’était le plus impressionnant car ils étaient vraiment proches des rochers et du phare, et de nous.
Parfois ils partaient ensemble, en pic droite/gauche quand la vague prenait une forme conique parfaite.
Et une fois, il y a du avoir un couac dans leurs guidages radio…car les deux se sont lancés à toute allure en gauche. On a vu le choc arriver! On a vu le surfeur à l’inside foncer droit sur l’autre surfeur. On se disait: il va l’éviter! Mais non! Je crois qu’à cette allure il est impossible de contrôler complètement sa direction. Et boum! Mais plus de peur que de mal, ils sont tombés et on étés récupérés sans trop de difficultés.
Les vagues de Justine Dupont
Après 4h passés au bord de la falaise, nous sommes remontés et avons crapahuté au hasard dans les roseaux et on s’est retrouvé sur un point de vue, sans grand monde, à part le cameraman de l’évènement je crois. La vue de loin est encore plus impressionnante. D’ici, la vague semble engloutir le phare et les spectateurs. Les lignes de houle géantes prenaient toute leur ampleur, comparé à la taille du phare.
ERICEIRA
Comme d’habitude, nous nous sommes posés à Ericeira qui est ma ville préférée du Portugal. Elle compte de nombreux spots de surf et elle a une position assez centrale pour les autres spots de surf ( 1h 15 de Nazaré et de Peniche, 30 min de Cascais)
Je n’ai quasiment pas surfé! J’ai fait 3 sessions, une seule vague par session ( si on peut appeler un take off minable une vague). Je n’avais pas la forme et surtout je n’étais pas préparée physiquement à des grosses conditions. Pour la première fois de ma vie de surfeuse, j’ai fait un trip surf sans surf. J’ai essayé, mais ma rame n’était pas suffisante. Or quand il s’agit de surfer des conditions engagées physiquement et mentalement, vaut mieux être au top de la forme. Et ce n’était pas le cas. J’ai été très frustrée de me sentir amoindrie et rejetée par l’océan, mais j’ai accepté.
J’ai 42 ans et je ne me sens plus apte à dépasser mes limites, de me challenger à chaque coup de rame, de canard ou de take off. En tant que surfeuse méditerranéenne qui a commencé le surf assez tard ( à 25 ans), je n’avais pas le niveau et surtout pas la patate pour affronter ces conditions de malade: je vous laisse découvrir. Les photos parlent d’elles-mêmes.
3mètres 50, 14 de période…Nico m’a dit que c’était le spot et la session où il a eu le plus peur de sa vie. Le courant le plus violent et les tubes les plus effrayants de tous ceux qu’il a surfés auparavant.
Un autre jour c’était plus petit, mais toujours trop gros pour mon état motivationnel.
PENICHE
Pas de chance pour moi. Un jour où le surf était à mon niveau, les spots étaient gavés, et je suis arrivée trop tard pour la marée. Tant pis.
Le matin où nous sommes allés à Nazaré le 29 octobre, nous avons fait le détour par Péniche. Supertubos. « Super Entubos » comme l’a résumé Nico. Une mise à l’eau tardive+ un shore break violent= une planche cassée en deux!
CASCAIS/ Lisbonne sud ouest
Nous sommes descendus deux fois vers Cascais, car la houle est filtrée là bas et que le vent tournait nord, donc offshore.
Après avoir traversé la jolie ville de Cascais, une multitude de spots s’enchaînent, tous plus attrayants les uns que les autres. Et c’est le problème: on peut toujours aller checker le spot d’à côte au cas où…au cas où il y ait moins de monde, au cas où ça déroule mieux, au cas où c’est plus adapté à notre niveau. Nous retournons finalement au deuxième spot. Je me motive, je suis en combi, visage badigeonné de zinc blanc, je cours vers le spot, j’hésite, je ne sais pas par où rentrer, y ‘a des rochers, et c’est beaucoup plus gros que ce que je pensais…Un local costaud et tatoué sort de l’eau et directement me dit: « dont go, too dangerous! ». Je remonte à la voiture, et je me dis que j’aurais pu mal le prendre: Il juge mon niveau parce que je suis une femme? Et puis, je suis bien contente qu’il m’ait stoppée: ce n’était vraiment pas mon niveau effectivement…
J’ai pris des photos pendant 2 heures, au soleil, un peu frustrée de ne pas pouvoir surfer. Je ne sais pas si pour vous c’est pareil, mais je culpabilise toujours un peu de ne pas être dans l’eau même si je sais que ce n’est pas mon niveau…je me dis que j’aurais du essayer… Bref, quand Nico est sorti de l’eau, on s’est fait un bon resto sur le spot car j’avais besoin de me faire plaisir.
Puis j’ai réalisé qu’on était pas loin de Lisbonne et j’ai proposé d’aller à la Tour de Belem puis au musée d’art moderne Berardo qui se trouve à 15 min en voiture des spots. On a pas regretté, on a passé un bon moment. Au début, on se moquait un peu, amusés par les prémices de l’art cubique moderne qui ressemble à des collages d’enfant ou du gribouillage puis nous avons été pris au charme.
Je suis très heureuse d’avoir vu 2 œuvres d’Andy Warhol. Cela m’a inspiré cette planche de BD. Ceux qui ont lu ma BD Surfeurs ETC, comprendront la référence.
PROMOTION!
Je profite de cet article pour faire la promotion de ma BD. Je vous propose une promotion spéciale pour Noël: La BD à 13 euros pour ceux qui habitent par chez moi ( Carro, 13500) et qui veulent passer à la maison pour l’acheter! Ou bien, la BD à 19 euros pour une BD dédicacée livrée à domicile! Pour cela: envoyez moi un mail à annequerol@hotmail.com ou envoyez moi un message sur la page FB: surfeuse.fr, et je vous explique la manière de procéder!
Merci encore de suivre mon blog et de lire mes articles, ça fait du bien et ça me motive à continuer
Retour en image sur ces dernières sessions de surf d’octobre en Méditerranée
Alors que la tempête Alex s’acharnait de manière cyclonique sur la Bretagne et qu’elle provoquait un tsunami d’inondation dans les alpes maritimes ( toutes mes condoléances et mon soutien aux habitants de cette région magnifique du Mercantour), les spots de la Méditerranée étaient en feu. Surfeurs et Windsurfeurs sont arrivés en masse et ont profité à fond, deux week-ends consécutifs durant, des conditions épiques!
Je ne pouvais pas ne pas partager quelques photos. Même si chaque surfeur méditerranéen sait qu’il doit protéger nos spots en ne dévoilant pas leur nom et en faisant circuler le moins possible des photos. Mais quand c’est épique comme cela, chacun sera heureux de se rappeler de ces folles sessions de surf d’octobre.
WINDSURF
SURF
Sur ces photos on voit bien le problème de la surpopulation sur certains spots, alors désolée de reprendre les règles de bases, mais certains les oublient parfois:
Par rapport à ton niveau, ton spot tu choisiras
Si tu veux tenter ta chance sur un spot engagé, discret au début tu te feras
Avant de faire le take off, à l’inside tu regarderas
Si tu te places vraiment trop à l’inside, la vague tu gâcheras
Après avoir pris une vague à l’inside directement tu ne te replaceras pas
Si une personne fait une erreur une fois, tolérant tu te montreras