Je suis addict au surf. C’est grave docteur?

Addiction au sport

J’ai lu récemment que de plus en plus de gens deviennent addict au sport. Certains médecins addictologues commencent à s’en préoccuper. Le sport en haute dose calmerait les angoisses et procurerait du bien être grâce aux endorphines. Le problème c’est qu’à long terme il y aurait des conséquences néfastes sur le plan physique et surtout sur le plan social

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Amoureuse?

L’addiction au surf existe, mais elle est différente. Car c’est le manque et l’incertitude qui le rend obsédant. Tu ne peux pas enfiler une paire de running et assouvir ton besoin. C’est comme quand tu craques pour un gars et que celui-ci t’envoie des signaux contradictoires. Cela te fait tourner en bourrique. Tu ne sais jamais à quoi t’attendre et surtout quand cela va avoir lieu.

« Ah, lala, ce sport nous rend dingue, et c’est pour cela qu’on en est amoureuse… »

Comment se manifeste l’addiction?

Quand nous ridons une vague, nous quittons la terre, nous rentrons dans un espace temps différent. La gravité n’existe plus, nous glissons et le cerveau déconnecte. L’adrénaline se libère provoquant un plaisir unique…nous devenons accros. Nous voulons toujours plus de vagues, une de plus, une de plus encore, encore…Certains sont plus addicts au surf que d’autres, ils peuvent rester toute une journée à l’eau. Ils prévoient un casse croûte sucré qu’ils avalent en combinaison en ne lâchant pas du regard la déferlante. Et ils retournent surfer 4 heures de plus. Ce sont les toxicomanes du surf. Même après 6 heures de gavade, ils ne lâchent aucune vague. On pourrait croire qu’ils ont eu leur dose, ça nous énerve, arrête de me snaker…et bien non! L’addiction au surf ne provoque pas d’overdose, ils en veulent toujours plus.

addict surf blog surfeuse
Je me jette de la falaise! Je suis en manque!

C’est pourquoi cette addiction peut provoquer des crises de couple: tout passe après! Tout peut être remis à plus tard. Les conditions météo sont si sensibles que l’on ne peut pas laisser passer une bonne session.

Heureusement en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas addict à ce point. Parfois nous aimerions éprouver ce manque viscéral, connaître cette obsession de l’analyse des différentes cartes de prévision. Nous sommes plus modérées. En effet mes copains surfeurs passent parfois la journée sur prévisurf, windguru, allosurf…en espérant que l’un d’entre eux puissent leur offrir un petit espoir d’obtenir leur dose. Lorsqu’ils sont en voyage, ils regardent les conditions qu’ils ont loupé à domicile..et quand il n’y a rien à surfer à la maison, ils s’autoflagèlent en regardant les conditions à l’océan…Le surfeur est amoureux toute sa vie comme au premier jour.

Petite blague « Made in Med »

En méditerranée, le surf peut agir comme un anti-dépresseur. lorsque l’hiver arrive. Un jour Nico m’a dit en se frottant les mains:

Extrait du tome 1 de ma BD « Surfeurs ETC (En Toutes Conditions) en vente sur toutes les plateformes ( cultura.com, amazon.com, fnac.com…) et en shop.

Les surfeurs de gros

Mais si on veut parler de véritable SHOOT d’adrénaline, il faut parler des surfeurs de gros. Les véritables fous, les vrais drogués sont les surfeurs de grosses vagues. Il n’y a qu’un toxico pour oser surfer des tsunamis. Dans le film mythique  « Riding giants » on rentre un peu dans leur cerveau, on arrive à comprendre ce qu’ils ressentent. Mais on ne comprend pas pourquoi ils en ont besoin. Besoin de frôler la mort pour se sentir vivant? Besoin de toujours plus gros, plus fort? L’addiction à l’adrénaline est exponentielle. Jusqu’où doivent-ils aller pour se sentir satisfaits? La femme de Laird Hamilton raconte à la caméra:  » Si Laird n’a pas surfé une vague de 10 mètres dans la journée, il ne se sent pas bien ». Aïe! C’est ça le véritable danger du sport pratiqué de manière excessive: le jour où la blessure arrive , comment supporter le manque? Comment se sevrer?

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Les sportifs extrêmes sont-ils sujet à tomber dans la vraie drogue?

Le surf comme nous le pratiquons n’est pas dangereux, heureusement. Au contraire, il nous fait du bien. Comme je l’ai écrit plus haut, nous sommes addicts au surf parce-que les vagues ne sont pas tous les jours au rendez-vous, loin de là, ça crée du désir et du manque. Mais c’est ce qui en fait sa magie.

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